ANKH: Egyptologie et Civilisations Africaines
 Egyptologie, histoire de l'Afrique et sciences exactes
 Egyptology, Africa History and Sciences
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Histoire de l’Egypte pharaonique

 

  1. Cadre géographique et peuplement

 

 

L'Egypte ancienne s'étend sur plus de 1000 kilomètres, le long du fleuve Nil, approximativement entre Assouan au sud et la côte méditerranéenne au nord. Au cours de son histoire, l'Egypte pharaonique a étendu sa domination ou son influence au-delà de ses limites "naturelles". Un bande de terre fertile se déploie de part et d'autre du Nil bornée à l'est par le désert arabique et à l'ouest par le désert libyque et le Sahara. A noter, à l'ouest du Nil, l'existence d'oasis importantes lorsque l'on se déplace du sud vers le nord : Khargeh, Dakhleh, Farafreh, Bahariyeh, Siwa. La fertilité de la vallée du Nil provient de la crue alluvionneuse du Nil.

 

Citons quelques termes égyptiens pharaoniques relatif au pays lui-même :

 

-          L’Egypte :    kemet (kmt) = le pays noir

 

 

-          La Haute Egypte :  Shemaou (^mAw)

 

-          La Basse Egypte :   Mehou (MHw)

 

-          Le Delta :     Ta Mehou (TA MHw)

 

-          Le Double Pays, l’Egypte :    Tawy  (TAwy) : la Haute Egypte et la Basse Egypte

 

-          Le désert :    deshret (dSr.t)

 

-          Le Grand Fleuve : iterou-aâ (itrw-aA) = le Nil

 

-          L’innondation :   Hapy (@apy) : la crue du Nil, le Nil

 

-          La Terre du Dieu :  Ta Neter (TA NTr)

 

-          La Terre de l’Arc :     Ta Sety (TA Sty) : la Nubie

-           

-          La Terre bien-aimée :    Ta mery (TA mry) : L’Egypte

-           

-          Nome :        sepat (spA.t) : division administrative territoriale

 

Le dictionnaire de R. O. Faulkner (A concise dictionary of Middle Egyptian, Oxford, 1964, p. 286) donne pour la désignation de l'Egypte ancienne :

 

   signifie donc littéralement non pas l'Egypte (cf. T. Obenga, L'Egypte, la Grèce et l'Ecole d'Alexandrie, Paris, Khepera/L'Harmattan, 2006, pp. 177-178) mais le "Pays noir" ("Black land") au sens d'un pays administré, urbanisé comme l'indique le déterminatif X.

 

Le nom "Egypte" est la forme grécisée du nom égyptien de Memphis capitale et port de l'Egypte ancienne : Het-ka-Ptah = "Sanctuaire du Ka de Ptah" (cf. T. Obenga, L'Egypte, la Grèce et l'Ecole d'Alexandrie, Paris, Khepera/L'Harmattan, 2006, pp. 176-177).

 

 

Babacar Sall dans son ouvrage les Racines éthiopiennes de l'Egypte ancienne décrit le cadre géo-climatique dans lequel s'est effectuée la mise en place de la civilisation égyptienne. Dans un article intitulé "L'Egypte était-elle un don du Nil", il précise le sens véritable qu'il convient de donner à cette expression :

 

"On a attribué à Hérodote l’affirmation : « L’Égypte est un don du Nil ». Que de générations, d’étudiants et de lycéens, ont eu à disserter sur un tel sujet. Certes, cette expression est bien contenue dans le paragraphe 5 de  Euterpe (terme qui désigne une Muse et que l’auteur a utilisé comme titre de son second livre). Mais cette expression, bien qu’utilisée par celui que, depuis Cicéron, on appelle le « Père de l’Histoire », (cf., De Legibus, I, 1)  n’exprime pas et n’a jamais exprimé une idée de celui à qui on l’attribue, c’est-à-dire Hérodote.

 

C’est en peignant le cadre naturel du pays des pharaons, qu’Hérodote écrit : « Ils [les prêtres] me dirent encore que le premier roi d’Égypte qui fut un homme avait été Min ; que de son temps, toute l’Égypte sauf le nome Thébaïque était un marécage… ». Puis il ajoute « Or, du territoire qui vient d’être décrit [il s’agit de la partie de l’Égypte où les Grecs se rendent en bateau, le Delta en d’autres termes],  la plus grande partie m’a semblé à moi-même être, ainsi que les prêtres le disaient, une acquisition qui s’ajouta au pays des Égyptiens». Selon lui, tout ce qui est au-dessus de la ville de Memphis, entre les chaînes arabique et libyque, avait été jadis, un golfe marin.

 

A l’avènement de Min/Ménès/Narmer, « toute l’Égypte sauf le nome thébaïque [la Haute Égypte méridionale jusqu’à Edfou] était un marécage et que rien n’émergeait alors des parties du pays existant maintenant [au Ve siècle avant J.-C.] au-dessous [au Nord] du lac Mœris ».

 

Bref, sous la plume d’Hérodote, ce qui s’est ajouté au pays originel des Égyptiens, c’est-à-dire le morceau de terre que l’on peut considérer comme « un don du Nil », c’était le Delta et seulement le Delta." 

 

 

L'étude des niveaux de la mer à partir de datations d'échantillons géologiques a permis de corroborer les propos d'Hérodote sur la formation de la terre égyptienne. En effet, dans le chapitre 5, "Légendes, histoires, niveaux de la mer", de son livre L'homme et le climat (Paris, Éditions Denoël, 1985) Jacques Labeyrie, ancien directeur du Centre des faibles radioactivités du CEA-CNRS, à Gif-sur-Yvette, écrit :

 

"Bien que ces documents écrits soient peu nombreux au début, limités à quelques empreintes de sceaux royaux, ils nous éclairent cependant sur les premiers temps de l'histoire de l'Égypte, un peu avant que ne débute la première dynastie. C'était alors l'époque nagadienne. Des rois se succédaient depuis longtemps déjà dans l'Égypte du Sud, que l'on appelle aussi haute Égypte, c'est-à-dire tout au long de la vallée du Nil située plus au sud que la position actuelle du Caire. D'autres rois existaient aussi dans l'Égypte du Nord, c'est-à-dire la région constituée par le delta du Nil, mais ces rois du delta ne s'étaient pas installés depuis longtemps, tout au plus depuis deux ou trois siècles : nous savons maintenant que c'est parce qu'auparavant le delta était encore immergé (…) Le lien entre l'abaissement du niveau de la mer et le développement de la civilisation égyptienne est clair : il existe, en effet, comme nous allons le voir maintenant, une très bonne concordance entre les dates "Carbone 14" égyptiennes et celles de la sortie du Delta de la mer vers - 4700 … On data ainsi une quantité de restes attribuables à l'activité humaine, dans le Delta, la vallée du Nil et aussi dans les régions qui entourent cette vallée. Cela a permis de savoir qu'à tel moment du passé l'homme occupait – ou n'occupait pas – ces lieux. Et de cette manière l'on a fait une constatation très curieuse. Dans toute l'étendue du royaume du Sud, c'est-à-dire dans la haute vallée du Nil à partir du sud du Caire, ainsi que dans ses prolongements dans le Soudan actuel, on trouve des artefacts humains jusque bien au-delà de - 20000 … On trouve aussi de nombreux vestiges très anciens dans ce qui est aujourdhui la Palestine et la Jordanie, ainsi que sur le territoire de la Libye. Bref, toute cette région du Proche-Orient s'est révélée, grâce au carbone 14, très anciennement peuplée, dès le paléolithique supérieur. Toute la région, sauf le delta du Nil. Pour celui-ci, les dates Carbone 14 ne commencent en effet que vers - 4200, soit 3000 av. J.C. Mais à partir de ce moment, très vite, elles deviennent très nombreuses. Tout se passe en fait comme si l'implantation humaine n'avait eu lieu dans le Delta qu'à partir de cette date, alors que partout ailleurs, comme on vient de le dire, elle existait depuis longtemps."

 

 

Ces résultats montrent que le mouvement de la civilisation égyptienne du Sud vers le delta du Nil est corrélé à l'abaissement du niveau de la mer et recoupent parfaitement la tradition rapportée par les Anciens (Voir aussi, Cheikh Anta Diop, Antériorité des civilisations nègres - mythe ou vérité historique ?, Paris, Présence Africaine, 1967, p. 12.)

 

L'antériorité de la Haute-Égypte sur le delta du Nil dans la genèse de la civilisation égyptienne est encore illustrée par les résultats des fouilles archéologiques parmi lesquelles celles menées par l'archéologue américain Fred Wendorf :

 

"Abou Simbel — Une mission archéologique mixte égypto-américaine a mis au jour une ville archéologique préhistorique dans la région d'El-Nabta à l'ouest d'Abou Simbel. L'histoire de cette ville remonte à neuf mille ans et démontre que le désert occidental au Sud de l'Égypte fut le berceau de la civilisation égyptienne. Dirigée par le Dr. Fred Wendorf, professeur d'anthropologie à l'Université de Dallas, cette équipe scientifique poursuit ses travaux de fouilles depuis sept ans avec la collaboration de quelques archéologues et géologues. Le géologue égyptien, le Dr. Mohamed Elbahy, a déclaré que les résultats enregistrés par la mission font probablement d'El-Nabta la plus vieille ville habitée par les anciens Égyptiens. Furent également découverts des bâtiments gigantesques en pierre qui seraient sans doute les restes d'un temple. [El-Sayed El-Naggar, "Découverte d'une ville antique remontant à neuf mille ans à Abou Simbel", Al-Akhbar du 20 avril 1992]."

 

 Le site des nécropoles royales les plus anciennes d'Egypte se trouvent à Hiérakonpolis, situé légèrement au sud de El Kab donc en Nubie. Le témoignage suivant de l'historien grec Diodore de Sicile (circa 63 (?) avant notre ère, 14 après) est en totale cohérence avec les données archéologiques :

 

"Les Ethiopiens disent que les Egyptiens sont une de leurs colonies qui fut menée en Egypte par Osiris. Ils prétendent même que ce pays n'était au commencement du monde qu'une mer, mais que le Nil, entraînant dans ses crues beaucoup de limon d'Ethiopie, l'avait enfin comblé et en avait fait une partie du continent ... Ils ajoutent que les Egyptiens tiennent d'eux, comme de leurs auteurs et de leurs ancêtres, la plus grande partie de leurs lois" (Diodore de Sicile, Histoire Universelle, Livre III).

 

Remarque importante : Les Ethiopiens, au sens des Auteurs anciens grecs et latins, sont les Nubiens.

 

L'un des termes par lesquels les Egyptiens anciens se désignaient (cf. R. O. Faulkner, A concise dictionary of Middle Egyptian, Oxford, 1964, p. 286) est :

 

                 

 

Littéralement le terme collectif Kmt ne signifie pas "Egyptiens" mais les "Noirs" comme le montre sans ambiguïté aucune la lecture hiéroglyphique de . (voir aussi A. Erman et H. Grapow, Wörterbuch der Aegyptischen Sprache, Berlin Akademie-Verlag, 1971, pp. 124-128 : )

 

Symboles de la Haute Egypte au Sud, successivement : La fleur de lotus (soschen (sSn)), le vautour (mout (mwt)), le jonc scirpus (sout (swt)), la couronne blanche (hedjet)

                   

 

 

Symboles de la Basse Egypte au Nord, successivement : La plante de papyrus (wadj (wAD)), le cobra  (djet), l'abeille (bit), la couronne rouge (deshret)

 

                  

 

La double couronne sekhemty est le symbole de l'unification de la Haute et Basse Egypte :

 

 

 

 

 

   2. Les Nomes

 

Un nome est un espace habitable, aménagé grâce à des travaux comme ceux d'irrigation. Les nomes étaient dirigés par des Sh ou Sah (étymologie de Cheikh ?) qui portaient également le titre de Nb Hwt (Neb Hout) : "Seigneur du château".

 

La désignation des nomes et leurs enseignes respectives témoignent de l'unité culturelle de la vallée du Nil avant même son unification.

 

- Les nomes de Haute-Egypte :

 

1. Ta Seti :           2. Outest-Hor :             3. Nekhen :             4. Ouaset :          5. Bikouy : 

 

 6. Iker :               7. Bat :                                 8. Ta-Our :             9. Minou :         10. Ouadjet :

 

11. Chay :            12. Atfet :                         13. Ned-Fet-Khentet :        

 

14. Nedj-Fet-Pehetet :                                       15. Ounou :                            16.  Mehet :        

             

17. Inpou :                                                            18. Antn-Doun-Anou :                      19. Ouabouy :           

 

20. Naret-Khentet :                                             21. Naret-Pehetet :                   22. Medenyt : 

 

 

- Les nomes de Basse-Egypte :

 

1. Ineb-Hedj :                      2. Iouâ :  t                          3. Imentet : F   4. Neret-Resy : UA

 

5. Neret-Mehit : U6. Khasousou :           7. Ouâ-Em-Houou-Imen :G

 

8. Ouâ-Em-Houou-Iab :H            9. Anedjty :                           10. Kaour-Kem : a

 

11. Ih-Hesebou :                12. Tjeb-Netjeret : ia                           13. Heka-Andjou :  

 

14. Khenty-labty : UH   15. Djehouty :                                             16.  Hat-Mehit :  

 

17. Behedet :                        18. Imety-Khenty :             19. Imety-Pehou :                           

 

 

20. Seped-Sopdou : 

 

 

Le plus ancien des nomes est celui de Ta - Seti, en Nubie.

 

 

 3. Les grandes périodes de l’histoire égyptienne

 

L’historien-égyptologue J. Pirenne propose la périodisation suivante :

 

Premier cycle : de la période prédynastique à la fin de la 6ème dynastie.

Phase 1 : des origines aux premières monarchies

Phase 2 : genèse de la monarchie unifiée

Phase 3 : la monarchie centralisée

Phase 4 : la monarchie absolue

Phase 5 : la désagrégation du pouvoir

Phase 6 : féodalisation

 

Deuxième cycle : de la fin de la 6ème dynastie à la 20ème dynastie.

Phase 1 : démembrement féodal

Phase 2 : la monarchie reconstituée à 11ème dynastie

Phase 3 : la monarchie centralisée (1580-1339) à 18ème dynastie

Phase 4 : la monarchie absolue (1339-1225)

Phase 5 : la désagrégation du pouvoir (1225-1167)

Phase 6 : féodalisation (1167-1090)

 

Troisième cycle : de la 21ème dynastie au sac de Thèbes par les Assyriens

Phase 1 : démembrement féodal (1090-663 BC)

Phase 2 : la monarchie reconstituée  

Phase 3 : la monarchie absolue

Phase 4 : la désagrégation du pouvoir

 

Voir aussi l’ouvrage de Cheikh Anta Diop : « Antériorité des civilisations nègres, ... » sur ce sujet.

 

 

 

4. Quelques caractéristiques de l’Etat égyptien

 

L'Etat égyptien est un Etat au sens moderne du terme.

 

Quelques caractéristiques :

 

            . Egalité des droits des femmes et des hommes

            . La femme dispose de ses biens sans l’autorisation de son mari

            . Existence d’un droit public :

                           - corps de fonctionnaires dont la charge n’est pas héréditaire : nomination, rétribution (salaire), hiérarchie.

                           - la justice est confiée à des tribunaux royaux

                           - l’impôt permet de rémunérer les agents de l’Etat

                           - l’impôt est proportionnel au revenu de chaque Egyptien

                           - régime matrilinéaire

            . Les nomes deviennent des parties intégrantes du système étatique général : unification

            . Création d’une armée nationale

            . Existence d’une diplomatie

            . Réalisation de grands travaux

            . Système éducationnel et juridique fondée sur la Maât

            . Maîtrise de la sécurité des frontières

            . Relations diplomatiques avec le reste de l’Afrique noire

 

Le principe du pouvoir monarchique ne semble jamais avoir été remis en cause.

 

 

 5. chronologie des pharaons et reines d'Egypte

 

Si l’histoire commence conventionnellement avec l’écriture (avant c’est la protohistoire et la préhistoire) alors l’histoire égyptienne commence vers 3400 avant J.-C. : les inscriptions de la tombe U-j d’Abydos tracées à l’encre sur des jarres (des poteries)  ou gravées sur des « étiquettes ». 

 

Les sources de l'histoire égyptienne sont multiples :

 

- Les monuments,

- Aegyptiaca ou Notes sur l'Egypte qui constituent une histoire de l'Egypte écrite par un prêtre égyptien Manéthon (bilingue : égyptien pharaonique et grec ancien) qui vécut au 3e siècle avant notre ère (né à Sébennytos dans le Delta). Manéthon a divisé l'histoire égyptienne en trente dynasties royales.

- Les tables royales d'Abydos, de Karnak, de Saqqarah,

- la pierre de Palerme,

- le Canon royal de Turin,

- l'inscription rupestre n°81 de Séhel,

- la pierre de Shabaka

- La pierre de Rosette

- les écrits des auteurs anciens gréco-latins dont Hérodote

...

 

 

 

 

 

 

Plus de 120 pharaons autochtones se sont succédé sur une durée d'environ 3000 ans.

 

Remarque : La restitution de la chronologie de l'histoire égyptienne varie selon les historiens. Les progrès de la connaissance archéologique, linguistique et historique conduira à terme à revoir complètement la présentation de l'histoire de la vallée du Nil et en particulier à remettre en cause la périodisation de l'histoire égyptienne ainsi que certaines dénominations adoptées pour décrire cette histoire.

 

Des événements astronomiques relatifs à la concomitance attestée des levers du Soleil et de l'étoile Sirius permettent de préciser la chronologie de l'histoire de l'ancienne Egypte :

 

Le calendrier sothiaque a une périodicité de 1460 ans.

 

1. Les premiers souverains c.a. 3400 avant notre ère

 

Les sites de Nagada et Abydos, en Haute Egypte, Hiérakonpolis et Qustul en Nubie ont livré des vestiges témoignant de l'émergence de centres de pouvoir et de souverains qui étendent leur influence et leur contrôle jusqu'en Palestine sur une période débutant vers 3900 avant notre ère.

 

Plusieurs noms de souverains ont été identifiés sur une période allant de 3400 à 3150 avant notre ère : Scorpion I (?), Ny-Hor, Pe-Hor, Hat-Hor, Hedj-Hor/Iry-Hor, ... comme le montrent les reproductions ci-dessous :

 

    

                               

Le souverain Anou Tera Neter                       Un souverain est représenté sur ce brûle-parfum exhumé à Qustul en Nubie.

 

Les Anou, une population ayant peuplé l'Egypte, seraient les fondateurs de plusieurs villes dont Iounet (Esneh), Iounaswt (Hermonthis), Iounou (Heliopolis).

 

 

La ville de Nekhen ou Hiérakonpolis en Haute Egypte, dédiée au faucon Horus, est un des lieux du début de l'histoire de l'Egypte pharaonique.

 

. Scorpion (II) : Représentation de la tête de la massue du roi Scorpion. Couronne blanche (hedjet) de Haute Egypte, tenue rituelle (queue de taureau attachée à la ceinture), rite de la houe : ouverture des digues inaugurant l’inondation ( ?), acte de fondation d’un temple ou d’une cité ( ?), le peuple : les rekhyt, lieu Hiérakonpolis.

 

                                        

 

 

. Narmer, Men (Ménès) : Palette de Narmer et représentation de la tête de la massue Cf. commentaire de T. Obenga et C. A. Diop dans NN&C. Considéré comme l'unificateur de la vallée du Nil : unification politique de la Haute et la Basse Egypte.

 

 

La palette de Narmer

 

 

Des égyptologues ont introduit les termes de "Dynastie 0" et même de "Dynastie 00" pour regrouper les souverains ayant régné avant la période dynastique inaugurée par le Pharaon Ménès.

 

2. Pharaons de la période thinite  (capitale This en Haute Egypte, près d’Abydos)

 

Tombes à Abydos.

 

Ière dynastie : 3050 - 2890 av. J.-C.

 

  Hor-Aha (nom de Nebty). Fils de Narmer et Nithotep (déesse Neith à Athéna). Fondation de Memphis à l'extrémité sud du Delta. Djer, Djet, Den, Andjib Semerkhet, Qaâ.

 

 

 

2ème dynastie : 2890-2686

 

 

Hotepsekhemoui, Nebrê, Nineter, Seth-Peribsen, Khâsekhemoui.

Khâsekhemoui : Nom d’Horus « les deux puissants apparaissent ». Ce pharaon a repoussé des ennemis venus du nord : voir dessins et inscriptions sur la statue de Khâsekhemoui en calcaire trouvée à Hiérakonpolis.

 

 

En résumé :

. Chronologie : des incertitudes demeurent.
. Vie sociale : Classe des nobles apparaît. 
. Vie politique : La femme peut régner. Interventions militaires pour maintien de l’unité politique. Sécurisation de l’Etat. Création de Memphis. Monarchie divine.
. Vie intellectuelle : Généralisation de l’écriture. Constitution d’Archives historiques.
. Economie : Mise en valeur du territoire. Création d’une fiscalité institutionnelle.
. Technologie, sciences : Développement de l’architecture (forme et matériaux). Développement de l’artisanat. Usage du calendrier. Edification de temples

 

3. "Ancien Empire" : 2686-2181 av. J.-C. De la 3ème à la 6ème dynasties

 

Batisseurs de pyramides. Le Sphinx. Textes des Pyramides. Quelques-uns des pharaons :

 

Sanakht (Forte protection) ou Nebka : 2686-2613, fondateur de la troisième dynastie. Il a épousé une fille du dernier roi de la 2ème dynastie : illustration du caractère matrilinéaire de la société égyptienne.

 

 

 

Djeser (Netery-Khet : Celui dont le corps est divin) : 3ème dynastie 2686-2649.

 

 

C’est le règne du pharaon Djeser que vécut le savant Imhotep, plus tard divinisé. Complexe funéraire de Saqqara, pyramide à degré. Inauguration de l’architecture de pierre dans le monde.

 

 

 

 

 

Snéfrou (Celui de la beauté) : 2613-2589, fondateur de la quatrième dynastie . Il a épousé une fille du dernier roi de la 3ème dynastie, Houni. Père de Chéops.

 

Chéops = Khoufou (Khnoum me protège)  : 2589-2566, 4ème dyn.

 

Chéphren = Rêkhaf (Il apparaît comme Rê) : 2558-2532, 4ème dyn.

 

 

Mykérinos = Menkaourê (Durable comme les âmes de Rê) : 2532-2504, 4ème dyn.

 

Ouserkaf (Son âme est puissante) : 2498-2491, fondateur de la 5ème dynastie. Il a épousé Khentkhous fille de Mykérinos.

 

Le pharaon Sahourê (Celui qui est proche de Rê) 2532-2504 avant J.C, 5ème dynastie.

 

Ounas : 2375-2345, 5ème dyn. C’est dans la pyramide d’Ounas qu’apparaissent pour la première fois les Textes des Pyramides. Textes des Pyramides à Textes des Sarcophages à Livre des morts :

 

              

 

 

Téti I : 2345-2181, fondateur de la 6ème dynastie (2345-2181). Il a épousé Ipout, l’une des filles d’Ounas, légitimant ainsi son pouvoir et prenant le nom de Horus Sehéteptaouy, «  Celui qui pacifie le Double Pays ». Il maintient l’unité du pays suite aux troubles qui ont suivi le décès d’Ounas. Une de ses filles, Seshsehet, épouse le vizir Mérérouka :

 

 

Pépi I - Méryrê (Aimé de Rê) : 2332-2283, 6ème dyn. Sa pyramide est appelée mn-nfr (stable et parfait) d’où vient le nom de Memphis (grécisé) :

 

 

 

Voyages/missions d'Herkouf (cf. B. Sall, revue ANKH) :

 

 

 

. Chronologie : toujours des incertitudes sur certains pharaons : succession, durée de règne, …

Des désaccords constatés entre Manéthon et le Canon de Turin et/ou la Pierre de Palerme.

 . Vie sociale : Développement et diversification des métiers. Développement de la classe des scribes. Constitution d’une élite de très haut niveau intellectuel associée au pouvoir central.  Enrichissement des nobles. 

 . Vie politique : Confirmation du caractère matrilinéaire dans la transmission du pouvoir.

Rôle important de la femme. Pharaon représenté en compagnie de son épouse. Déplacement de la capitale de hiérakonpolis à Memphis. Installation de la monarchie absolue. Désagrégation du pouvoir à partir de la VIème dynastie.

 . Vie intellectuelle : Généralisation de l’écriture dans l’administration. Création d’une littérature. 

  Apparition de grands textes religieux. Développement du culte solaire. Divinisation de pharaon.

 . Vie religieuse : Généralisation de l’écriture dans l’administration.

Création d’une littérature.   Apparition de grands textes religieux. Développement du culte solaire. Divinisation de pharaon.

. Economie : Prospérité. Enrichissement des nobles. Mais aussi des périodes de famines.

Gestion des grands chantiers. Echanges sur la longue distance attestés (importations de produits).  Nouveaux recensements des biens et des ressources.

 . Technologie, sciences, art : Développement de l’architecture  (généralisation des constructions en pierres). Pyramides. Développement des techniques de l’ingénieur. Technologie de la pierre, métallurgie. Construction de grands navires. Développement des arts : thèmes nouveaux dans les tombes : fresques peintes de la vie quotidienne.

 

4. "Ière période intermédiaire" : 2181-2040 av. J.-C. De la 7ème à la 10ème dynasties

A la mort de Pépi II, une période de grande instabilité s’installe mettant en péril l’unité politique de l’Etat égyptien. La monarchie est l’enjeu d’affrontements entre nomarques. En particulier une lutte pour le contrôle du pays s’instaure entre une famille d’Hérakléopolis (9ème et 10ème dynasties) et une famille princière de Thèbes, d’où sera issue la 11ème dynastie.

 

5. "Moyen-Empire" : 2040-1782 av. J.-C. Les 11ème et  12ème dynasties.

 

Le Moyen Empire institue la Titulature royale qui consiste en l'attribution de cinq noms au Pharaon. Le premier est donné à la naissance te les quatre autres au moment du couronnement :

 

- nom d'Horus :

- nom de Nebty ou des deux maîtresses :

- nom de l'Horus d’or :

- nom de couronnement Celui du roseau et de l’abeille :

 

- nom de naissance Fils de Rê :

 

Antef 1er - Sa-Rê Antef (Fils de Rê Antef), Sehertaouy (Le pacificateur des deux terres), 2134-2117 : fondateur de la 11ème dynastie (2134-1991). Tombe à Thèbes rive gauche.

 

 

 

Montouhotep II (Montou est satisfait) - Nebhépetré (Le seigneur Rê est satisfait) : quatrième roi de la 11ème dynastie. Il est le réunificateur de l’Egypte. Cinquante ans de règne. Temple-tombeau à Deir el Bahari. A proximité, tombe collective : cimetière militaire de soixante soldats. Innovation architecturale. Prospérité du pays.

 

 

Amenemhat 1er (Amon est en tête) - Sehetepibrê (Celui qui réjouit le cœur de Rê), 1991-1962 : fondateur de la 12ème dynastie (1991-1782). Originaire de Haute-Egypte, il vénère Amon. Deux cents ans de stabilité. Transfert de la capitale à une trentaine de km de Memphis. Introduction du titre royal « Ouhem-mesout » : celui qui renouvelle les naissances ». Introduction de la pratique de la co-gérence du pouvoir : Amenemhat associe son fils Senousret (Sésostris 1er).

 

 

Sobeknéférou (Les beautés de Sobek) - Sobekkarê (Sobek est l’âme de Rê) :  1785-1782.

 

En résumé :

 

 

 

6. "2ème période intermédiaire" : 1782-1570 av. J.-C. De la 13ème à la 17ème dynasties.

 

13ème dynastie : Hor - Aouibrê (Rê soulage le cœur), vers 1760. Statue du ka du roi Hor.

15ème et 16ème dynasties : occupation Hyksos (Heqa khasout : Princes des pays étrangers) de 1663 à 1555.

Contrôle du désert oriental et du Delta par une coalition des chefs sémites. Mise à sac de Memphis. Divinités adoptées : Seth, Astarté et Reshep.

Sharek, Yaqoub-Har, Khyan Apophis Ier, Apophis II, Anather, Yakobaam

 

 

17ème dynastie : lignée thébaine : Sobekemsaf II, Antef VII, Taa Ier, Taa II, Kamosé. D’Eléphantine à Abydos. Guerre contre les Hyksos aboutissant à leur expulsion définitive par Ahmose (Ahmosis), Prince de Thèbes.

 

 

 

7. "Le Nouvel Empire" : 1570-1070 av. J.-C.

 

18ème à 20ème dynasties

Ahmose (La lune est née) - Nebpehtyrê (Rê est maître de la force) (1570-1546)  et la reine Ahmès-Nefertari : fondateur de 18ème dynastie et initie le Nouvel Empire. Sa mère est Ahhotep.

 

 

Amenhotep (Amon est satisfait - Aménophis), Djéhoutymès (né de Thot - Thoutmosis), Hatschepsout (la première des femmes) - Maâtkarê La justice est le ka de Rê) :

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Akhénaton, Toutankhamon (image vivante d’Aton), Horemheb (Horus est en fête),

 

 

 

 

Ramsès 1er  (Celui de Seth), originaire d'Avaris dans le Delta, inaugure la 19ème dynastie dont Ramsès II sera le plus illustre représentant.

Ramsès (Rê l’a engendré).

 

 

 

Grandes réalisations architecturales, notamment à Thèbes (vallée des rois et des reines). L’Egypte étend sa puissance sur les pays méditerranéens. La 19ème dynastie s'achève avec le règne de la reine Taousert (La puissante).

 

Combats contre les « Peuples de la Mer » sous le pharaon Ramsès III (1182-1151 avant J.C.) de la 20ème dynastie qui prend fin avec Ramsès XI en 1070 avant J.C.

 

8. « 3ème période intermédiaire » : 1069-525 av. J.-C.

 

Rois-prêtres (Thèbes) : Hérihor à Psouménès III : 1080 à 945

 

De la 21ème à la 26ème dynasties :

21ème dynastie : Tanis, 1069-945

22ème et 23ème dynasties : libyennes de Bubastis et Léontopolis, 945-712

24ème dynastie : Saïs, 727-715

25ème dynastie : nubienne, 747-656, Piankhi (Piy), Chabaka, Chabataka, Taharqua, Tanoutamon. Période de renaissance de l’Egypte réunifiée.

26ème dynastie : 656-525, Psammétique I, Néchao, Psammétique, Apriès, Amasis, Psammétique III.

 

 

9. Basse Epoque : 525 - 332 av. J.-C. De la 27ème à la 31ème dynasties.

Dominations perses : 525-404, 343-332, Cambyse II, Darius Ier, II, Xersès, Artaxersès I et II, ...

30ème dynastie : 360-343, Nectanebo I, Teos, Nectanebo II.

 

10. Domination gréco-romaine : à partir de 332 av. J.-C., Alexandre le Grand, ..., Antoine, Octave

Période ptolémaïque : 305-30 av. J.-C., Ptolémée I, II, ...

Dernière inscription en hiéroglyphe : Philae 394 ap. J.C.

 

11. Domination arabo-musulmane : 641 ap. J.-C.

 

Bibliographie :

Babacar Sall, Racines éthiopiennes de l'Egypte ancienne, Paris, Khepera/L'Harmattan, 1999.

J. Vercoutter, L'Egypte et la vallée du Nil, tome I, Des origines à la fin de l'Ancien Empire, Paris, PUF.

Jacques Pirenne,  Histoire de la civilisation de l'Egypte ancienne, Bruxelles, Editions de la Baconnière, 1961.

C. A. Diop, Nations nègres et Culture, Paris, Présence Africaine, 1954.

Cheikh Anta Diop, Antériorité des civilisations nègres - mythe ou vérité historique ?, Paris, Présence Africaine, 1967.

Cheikh Anta Diop, Civilisation ou Barbarie, Paris, Présence Africaine, 1981.

B. Mydant-Reynes, Aux origines de l'Egypte - Du Néolithique à la Naissance de l'Etat, Paris, Fayard, 2003.

Peter A. Clayton, Chronique des Pharaons - L'histoire règne par règne des souverains et des dynasties de l'Egypte ancienne, Paris, Casterman, 1961.

Théophile Obenga, L'Egypte, La Grèce et l'Ecole d'Alexandrie, Paris, Khepera/L'Harmattan, 2006.

Aboubacry Moussa Lam, La Vallée du Nil, berceau de l'unité culturelle de l'Afrique noire, Paris, Dkar, Khepera/Presses Universitaires de Dakar, 2006.

Bernadette Menu, Egypte pharaonique, Nouvelles recherches sur l'histoire juridique, économique et sociale de l'ancienne Egypte, Paris, L'Harmattan, 2004.

Francesco Raffaele : écrits  sur la période "pré-dynastique" (dynasties 00 et 0) : http://xoomer.alice.it/francescoraf/index.htm

 

   

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